Lettre déposée à l'Ambassade de la Sublime Porte, à remettre au Grand Sultan Abdul-Hamid
Votre Excellence,
La lettre que vous m'avez faite parvenir me prouve combien les sentiments amicaux qui jadis furent portés par Votre Empire à mon Royaume sont encore présents et pour cela je tiens à vous exprimer par profonde gratitude.
Vous n'êtes pas sans savoir que ce qui prime avant tout sur cette Terre se sont les droits du sang, et les liens étroits qu'il tissent entre deux membres d'une seule et même famille.
Guerres, trahisons et ruines ne peuvent ébranler ce qui fut scellé par Dieu dans le Marbre de l'éternité.
Pour cette raison je ne puis que voir avec confiance une alliance future entre mon Royaume et celui de mon Cousin Charles de Bourbon.
Sachez cependant que nous sommes tous habités par le libre arbitre, et que rien ne sera fait dans le cadre de ce Traité sans que mon total consentement n'y soit attaché. En soi il constitue un rempart à tout excès qui pourrait nuire à l'avenir les interêts français près de Votre Excellence, quand bien même ceux-ci viendraient-ils à être menacés.
Entendez donc que ce Traité n'est pour moi pas une manière déguisée de me soumettre corps et âme à la Volonté de mon Cousin Charles, et ainsi de remettre en cause à la signature même de ce Traité les liens qui nous rapprochent.
Je le concois plutot comme un moyen de faire parvenir à chacun de nos coeurs Bourbons, malgré les Pyrénées, malgré les querelles anciennes, un message de Paix et de Familiarité réciproque, une forme d'exigence morale en souvenir de notre illustre ancêtre Louis XIV le Grand.
Bien Vôtre,
Louis